Championnat de France 2013 : finalement on n'a pas tant pris l'eau que ça!

La recomposition des équipes suite au « lachage » dans les règles de Dan, avait générée pour moi quelques angoisses nocturnes qui venaient s’ajouter à celle des travaux. Voir LSN parmi la liste des favoris finissait de me rendre insomniaque.

Beaucoup d’incertitudes au départ de cette 3ème édition du championnat de France mais malgré tout plusieurs garanties : le raid, organisé par nos copains Ardéchois serait, à n’en pas douter, hyper ficelé et mes équipiers prêts et motivés pour la bagarre. Bref, malgré un entrainement quasi nul depuis plusieurs mois, l’envie et l’excitation étaient bien présentes.
On part donc en convoi vendredi aprem avec Juju, Jo et Nico direction Les Vans via la Tube pour récupérer Oli. Hormis une petite heure de retard de ce dernier et les chaussons aux myrtilles de la boulangerie de Villefort aucun fait marquant à signaler. On retrouve Jéjé de AGDE qui complète l’équipe de José et Julian. Il doit connaître le règlement et le road-book par cœur car arrivé 1h15 avant nous. Il se retrouve tout de suite dans l’obligation de goûter les différentes brioches et autres petits pains préparés par Vaness. On sera d’ailleurs tous mis lourdement à contribution afin d’ingérer l’intégralité des mets, faute de quoi, Jo risquait de voir son activité sexuelle fortement réduite pendant les semaines à venir. Préparation des sacs de bivouac, rollers, cordes/kayak, entrecoupée de discussions avec les copains raideurs. J’ai d’ailleurs comme l’impression qu’il ne manque pas grand monde : autant dire que le titre va être âprement disputé. Nos supportrices préférées nous rejoignent et nous profitons de leur petits soins avant le départ car après c’est autonomie !

Briefing : on sent que c’est carré et le programme, dévoilé dans la semaine, est re-détaillé, des fois que l’on aurait douté que l’on allait souffrir. On se dirige ensuite vers le départ du prologue, une CO score par répartition. C’est parti, j’aime ça ! je fais la répart en tachant de prendre les postes qui me semblent les plus techniques, mais j’ai confiance en mes équipiers. Je serai d’ailleurs celui qui rentrera le dernier après avoir perdu 3min sur un poste en suivant un fameux orienteur dont je tairais le nom pour ne pas faire préjudice à sa carrière. Pâtes aux légumes (merci les filles) et on tente de dormir quelques heures. Réveil à 4h15 !
2h de bus avec un concurrent qui mange des raviolis froid juste derrière : rien de tel avant une course ! Heureusement on est au Cheylard 2h30 avant le départ et on a donc le temps de récupérer. Les cartes sont distribuées et rapidement tracées : il y a quelques bons choix d’orientation et les parcours laissent présager une belle aventure. Petite collation, interview au webTV d’endorphinmag et l’heure du départ est toute proche.

Ordre inverse du classement de la veille, on part à 8 places de la fin sur une CO urbaine ordre libre. Ça se bouscule un peu dans les rues mais la course est longue. On attaque alors le vif, un trail’O avec une première bosse qui pique déjà les jambes. On double bon nombre d’équipes sous le rythme imposée par Nico, je souffre déjà… un passage en crête et on plonge déjà vers le dernier poste avant l’arrivée. Je fais le choix de couper dans la pente mauvaise pioche, valait mieux contourner la combe, on y laisse quelques minutes. On enchaine avec le roller, on prend notre rythme et doublons encore quelques teams. Je mets le tempo sans en faire trop, 2 raisons : ça me permet de récupérer et surtout les 2 dernières sorties en rollers du gamin se sont soldées par un bilan plutôt mitigé : une luxation de l’épaule et une fracture du bras !

Le tri commence à être fait, on est avec Les Chauds Patates, Ertips et les Quech et avons quelques minutes de retard sur la tête emmenée par les Lafuma Mixte et Raidlight, on monte enfin sur les vélos. Une première bosse pour se chauffer et on attaque un 400m de D+, on se retrouve rapidement seuls derrière le duo de tête. Mais l’aller/retour à pied au sommet du Suc de Sara va nous (me) faire mal, je commence tout d’abord par  accuser le coup physiquement, puis je me roule dans les rochers histoire de me luxer le petit doigt : ça pique un peu ! et enfin on voit revenir Ertips, Chauds Patates, Cap Opale emmenés par les Raidlink’s qui ont emprunté un sentier non carté plus rapide pour monter au sommet : le moral en prend un coup. Heureusement je peux compter sur le Gamin pour me sortir la laisse et m’emmener jusqu’au Gerbier. Le temps commence à se gâter, ce qui n’arrange pas mes affaires. Nico me traine encore au sommet et je tache de me ravitailler au mieux avant de reprendre les vélos. Les écarts avec la tête ont augmenté significativement : 30min.  On repart avec Bernard, Adri et Yvan. Le brouillard de plus en plus épais se mêle à la pluie et au vent rendant l’orientation délicate. Le suivi d’iti est d’ailleurs très piégeux et nous ne sommes pas de trop à plusieurs orienteurs. On double Jéjé, José et Juju qui est à l’élastique et semble au plus mal : il vomit depuis plusieurs heures et ne peut s’alimenter : aie ! De mon côté, je me sens mieux même si ce n’est pas la grosse patate.

CO score : physique, très physique… je n’avais pas regardé l’équidistance (10m) et la première montée fait très mal, on y laisse beaucoup de temps, trop pour espérer rentrer toutes les balises, il nous faut même finir à bloc pour rester dans le temps imparti. VTT road-book lors duquel la nuit tombe et la pluie s’intensifie. Nous sommes toujours avec les Ardéchois et ça fonctionne bien, on roule maintenant sur un bon rythme et tentons d’être propre en orientation. A la dernière transition on a repris du temps sur la tête, ils ne sont plus qu’à 15min sans compter les péna de la CO score. C’est parti pour une nouvelle CO score enchainée avec un trail’O. La fatigue commence à se faire sentir et l’orientation est moins limpide, on fait les petits bras sur la CO et laissons 3 postes. Mais c’était surement plus prudent que de devoir à nouveau finir à bloc pour rentrer dans les temps. Le dernier trail est long et lassant. Tout le monde souffre sauf Nico qui relance le rythme. On reste avec les Ardéchois jusqu’à la fin de cette belle et longue première étape. Au bivouac beaucoup d’équipes sont déjà présentes : abandon, neutralisation… la difficulté et les conditions météos ont fait des dégâts. Juju le premier dort comme un bébé après avoir passé la soirée sous perf. On s’enfile une bonne soupe, traçons les cartes du lendemain et allons dormir quelques heures dans la tente quelque peu humide !

3h30 : c’est rude, il pleut toujours et le vent souffle de plus belle. Heureusement il ne fait pas froid. Une paire de pains au chocolat et on enfourche les vélos pour le départ. Les organisateurs ont apporté quelques modifications imposées par les conditions climatiques. Dès le départ les jambes tournent bien, on se met aux avants-postes mais rapidement je casse ma chaine. Nico fait une réparation express ce qui ne nous épargne pas de doubler tout le peloton. On remonte vite mais la visibilité est quasi nulle et dans l’empressement je ne trouve pas l’entrée du chemin au bord de la route, on tourne plusieurs minutes avant de repartir sur la bonne trace… aie ! Je crains qu’on ne voie plus la tête de course. Malgré tout, on roule fort et je m’applique pour être  propre en orientation. Et miracle on revient après quelques kilomètres d’abord sur Raidlight qui ont crevé puis les Raidlink’s et enfin sur Lafuma mixte. On s’échappe d’ailleurs avec eux ainsi que Cap Opale.
CO score sur photo aérienne (30min) : la végétation est bien lisible et nous enchainons les postes sans erreur, cependant il me semble difficile de tout rentrer on laisse finalement un poste à chaque extrémité de la carte avant de renfourcher les VTT. On ne le sait pas mais Raidlight n’est pas encore rentré sur la CO, ça veut dire qu’on a repris plus de la moitié du temps qui nous séparé de la seconde place… le VTT suivant est juste mémorable : la pluie redouble de violence et est accompagnée de l’orage qui se rapproche dangereusement. Le jour semble ne jamais vouloir se lever. Malgré tout on pédale à un bon rythme et avec un état d’esprit positif : rien semble ne pouvoir nous éprouver. Nous roulons souvent avec les Lafuma Mixte, puis un choix différents nous sépare quelques instants avant de se retrouver à nouveau. Une fin de parcours superbe avec enchainement de monotraces, traversée de ruisseaux transformés en torrents… mais lorsque nous arrivons à la transition nous apprenons, sans grande surprise, que la course est arrêtée. Peu d’équipes se sont engagées sur la section VTT, d’autres n’ont même pas pu s’élancer sur la CO photo. Un peu de frustration mais c’est tellement logique et prudent.

Le classement sera finalement établi à la fin de la première section de VTT :
1.Lafuma Mixte
2.Raidlight
3.LSN
4.Raidlink’s
5.Cap Opale (je crois ?)

Alors je sais que certains vont dire : « peuff… une équipe mixte qui gagne, d’accord le niveau… » Mais je peux vous dire que quand on roule à côté d’Elisabeth et bien c’est nous qui avons l’impression d’être une petite fille au sens péjoratif du terme !

Un grand bravo à Vincent, Benoit et Elisabeth qui ont dominé de la tête et des épaules cette finale. Félicitation à Seb, Toto et Colo avec qui on aurait bien partagé quelques instant de course ensemble mais je crois qu’ils me font la gueule depuis le mois de juillet… Merci à Adri, Yvan et Bernard pour ces moments partagés ensemble : Bernard tu me fais rêver !

Merci aussi à Audrey, Agnès et Lud qui nous ont soutenus et encouragés sans râler dans ces conditions. Désolé pour Juju, Jo et Jéjé mais y en aura d’autres.

Et enfin un énorme merci à toute l’équipe d’orga qui n’a fait que ce que nous attendions d’eux !