Lycian Challenge au pays des milles et une nuits...

Lorsque, arrivés à Oludeniz,on débarque à l'hôtel "Sun City Beach" ça ne sent pas vraiment les contes pour petites filles qui mettent des étoiles dans les yeux. On ne prend toutefois pas trop le temps de faire le tour du propriétaire et nous jetons dans nos chambres. Un saut dans la douche avant le dodo me laisse penser que les Turques n'ont pas un gout prononcé pour les finitions soignées, ou bien est-ce du à une déformation post-chantier qui me contraint à remarquer chaque détail partout où mon regard se pose... Toujours est-il qu'on dort bien comme des porcs!

Réveil rapide : on a du pain sur la planche (verif admin et matériel, montage des VTT, préparation des sacs assistance...). Une bonne journée d'avant raid quoi! Mais on commence d'abord par tester le "all inclusive". Le buffet du petit dej est... généreux. C'est simple, y-a de tout sucré, salé, liquide, solide, gras, moins gras (à ça y en a pas beaucoup tout de même). Et comme on est aussi là pour découvrir la culture locale et bien on goute... tout... ou presque. Puis on s'attèle à la tâche. Puis c'est le buffet de midi... puis on re-bosse un peu, puis c'est le goûter...

 

Le briefing d'avant-course nous met dans l'ambiance : il me semblait bien que les finitions ce n'était pas leur truc. Le règlement est plus ou moins malléable et évolue au fil des questions. Nous sommes surpris du relatif manque de rigueur mais restons latins et le prenons avec le sourire. Côté vikings c'est pas vraiment la même ambiance...

20h, merde on a raté le début de la cérémonie de présentation des équipes. On court vers le site, entrons dans le décor : une sorte d'arène greco-romaine en papier maché au centre de laquelle le speaker scande les noms des équipes, leur palmarès, l'ambiance semble survoltée, il ne manque que... les équipes! quasi personne dans les gradins, le speaker appelle les teams à la volée mais 2 sur 3 ne sont pas présents : un bon gros fiasco. C'est pas tout mais on a un dernier buffet à démonter avant le gros dodo de veille de départ.

5h45 : on va récupérer les coordonnées des balises. 55 à reporter sur les cartes fournies la veille qui ne sont pas plastifiées comme ça nous avait été annoncé et qui sont des scans de cartes papier d'y a un siècle minimum. On se lance : Paulo et moi reportons les postes et traçons les iti, pendant qu'Audrey et Nico plastifie au scotch les quelques 3 m2 de carte. 2h plus tard ça ne ressemble à rien mais on a terminé! buffet pour la route et on embarque dans les bus pour se rendre au départ.

10h15 : on nous fait faire un tour en ville, on ne comprend pas vraiment pourquoi. Puis une sorte de photo aérienne noir et blanc nous est distribuée : il s'agit de la carte de la première épreuve surprise : une descente en bouée de rivière.

10h45 : c'est parti! foire d'empoigne, il faut récupérer une bouée et une pagaie et se jeter dans les eaux peu attrayantes. Certains tombent à l'eau, d'autres se montent dessus, coups de pagaie... et tout ça sous les hourras de la foule massée sur le pont et le long du cours d'eau. A ce petit jeu, Paulo, Audrey et moi sortons plutôt pas trop mal. Nico de son côté est pris dans la masse. Pas de souci, Nico on t'attend à la sortie, t'es le seul à savoir remonter les dérailleurs sur les vélos...

Un peu de mécanique lorsqu'on sort les biclous des caisses et on s'élance pour le premier gros VTT du raid (90km) sur une auto-route locale. Plusieurs équipes et pas des moindres, tournent rapidement à gauche, on décide de garder notre choix initial en continuant tout droit. Je m'aperçois rapidement que l'orientation va être coton. Pas grand chose ne colle entre le terrain et la carte. On tergiverse un poil et faisons un petit détour pour trouver le départ du chemin et nous engageons dans la première montée. On rattrape les copains frenchies de PACA et croisons à l'approche du premier poste les Anglais de Adidas Terrex qui semblent avoir fait un choix pour le poste 2 qui nécessite de sortir de la carte. On décide à nouveau de s'en tenir à notre choix et nous retrouvons seuls. On prend notre rythme même si j'ai toujours du mal à bien faire le rapport carte/terrain. On sort finalement sur la route à l'approche du poste 2 lorsque les Anglais arrivent. On va alors faire un bon bout de chemin à leur côté. Même si de mon côté les jambes tournent bien, je pense que le rythme est un poil élevé pour nous : Nico tracte comme un âne Audrey. Dans le final de la longue montée qui nous mène à plus de 1600m, alors que les Anglais s'échappent, les Espagnol de Buff nous passent comme des avions : un type 300m devant ses équipiers, un qui tracte comme un bourrin la nenette et le dernier qui a déjà sa laisse cassée! ça promet. Je suis obligé de calmer les ardeurs car mes 2 bourricots d'équipiers voudraient se mettre dans leur rythme. On pointe le sommet et enchainons une longue descente puis la traversée d'une large vallée avant d'attaquer la montée qui nous amène à la première transition. La nuit tombe et déjà notre vitesse s'est réduite.

On enfile les runnings à 15min des 2 équipes de têtes et juste devant l'équipe danoise Skandia de Fanny. On repart d'ailleurs avec eux à pied et nous nous élançons dans la première montée de ce trek d'une trentaine de kilomètres. Le départ du sentier est difficile à trouver on force un peu et nous retrouvons sur une belle piste qui monte fort : nickel. Mais 300m de D+ plus haut la piste tourne et part à l'opposé de la direction que nous devions prendre. On tourne un peu, Petri semble vouloir partir à flan dans les falaises pour rattraper l'autre itinéraire possible, je préfère ne pas prendre de risque de nuit et nous redescendons à la route. Bilan 50min perdues et des lampes qui sont passées devant. Le second sentier n'est pas évident non plus, on le perd d'ailleurs mais un rentrant bien repéré sur la carte nous permet de rejoindre le col puis la piste sur laquelle se trouve le poste. On trottine alors sur le reste du trek dont les pistes et routes deviennent vite lassantes.

On rallie la transition et renfourchons les VTT en pleine nuit. On croise en partant 3 équipes qui en terminent du trek : Skandia, l'équipe de Fanny, l'équipe de Benoit et les Tchèques. La première descente est frisquette, tellement que mes équipiers filent sans entendre mes sifflets à la bifurcation. Pas grave on peut rattraper l'iti par un autre chemin, mais à nouveau la carte ne fait pas rêver. Un petit aller/retour et on trouve le poste. La fatigue commence à se faire sentir et le choix suivant ne va pas arranger les choses : on a décidé de passer par la vallée pour remonter sous le poste plutôt que d'emprunter un chemin en montagne russe à flan. Mais le chemin en fond de vallée n'est pas guère mieux et de belles côtes nous cassent les pattes avant une remontée de 200m de déniv en poussant. On voit les lampes des équipes qui filent au dessus de nous : un choix qui nous coute 15 à 20min à mon sens. La suite n'est que plus difficile, le rythme est lent et le parcours peut intéressant. Nico qui volait la veille semble terrassé par la fatigue. Le jour se lève et je propose que l'on prenne 15min de repos à la balise suivante car s'en suit une longue montée de 700m de D+. On repart un poil requinqué même si Nico n'a pas le gros moral. Poussages dans la boue qui colle bien le font pester, mais le final sous le soleil, dans une sorte de semi-alpage redonne de l'entrain à tous. On termine ce laborieux VTT en ayant compris qu'on avait laissé des plumes et des places. On croise d'ailleurs l'équipe danoise de Benoit qui repart déjà sur le trek.

On s'élance à notre tour après avoir chargé les baudriers dans les sacs et ravitaillement en mains. Une première montée sur un gros chemin monotone nous amène en altitude. Même si des bancs de brouillards passent la vue des montagnes nous donne du tonus et, à l'approche des cordes, nous doublons des équipes qui n'ont certainement pas pris tous les PC. Plus d'une heure trente d'attente avant de pouvoir effectuer le rappel et la tyro où uniquement Audrey a pu profiter de la scène du Paulo pendu à sa longe trop longue pour qu'il puisse se tracter avec les bras : je crois qu'à la campagne on appelle ça "pendu comme un (gros) cochon..." La suite n'est pas commode : trouver un sentier qui permet de rejoindre la vallée va donner du fil à retordre à bon nombre de teams. Après quelques minutes de recherche on découvre l'iti : magnifique sentier escarpé accroché à la montagne. J'aime! un gros pierrier, quelques coupes plus loin et on remonte vers les sommets. Le rythme est bon, les paysages chouettes, l'ambiance au beau fixe. On avale rapidement la grande boucle qui me paraissait fort longue sur la carte et, avant de redescendre sur terre, traversons sous un soleil couchant un splendide plateau coincé entre les sommets enneigés. La descente, par le même gros chemin qu'à l'aller, nous rappelle que les somptueux paysages ça ne dure qu'un temps. On déroule tout de même en courant ce qui permet d'accélérer le transit de Paulo qui n'avait pas jugé judicieux de mettre du micropur dans son camel rempli au cul d'une citerne. Pour se punir il se nettoie le derrière avec des galets plutôt qu'avec le papier molletonné que je lui propose...

La transition suivante est longue : on prend le temps de bien se ravitailler et de recharger les sacs pour environ 20h de course. Le court VTT descendant qui nous semblait être une formalité va me jouer des tours : d'entrée, alors qu'on emprunte à l'envers l'itinéraire de la fin du trail de la veille j'engage l'équipe dans une descente qui n'est pas la bonne et tente de me persuader qu'on est bien passé là la nuit précédente. Mais non, faut s'y résoudre ce n'est pas bon, je fais le point et constate l'erreur grossière. Je m'en veux. Déjà que l'orientation est merdique si en plus je n'assure pas lorsque c'est évident... on reprend 170m de D+ gratos, de rien c'est pour moi! Je ne suis pas vraiment à l'aise et ça se sent sur la suite, même si sur la fin ça revient un peu dans une zone où plus rien ne correspond à la carte qui doit, en fait, dater de l'empire ottoman.

On démonte les vélos et enfilons les combi pour le kayak. La rivière a un bon débit et de nuit on semble être super rapide. Nico répète sans cesse qu'il a le ventre en vrac et qu'il va vomir. Je me dis "cause toujours..." et préfère écouter Paulo qui rêve littéralement les yeux ouverts. Mais quand Nico se tourne et que j'aperçois dans le faisceau de ma lampe sa trombine de fantôme, je comprends qu'il va vomir... je tache donc de préserver le kayak dans la bonne veine d'eau pendant qu'il s'attèle à colorer le courant d'un rouge sauce tomate des plus vif. Lui aussi avait imaginé que les gentils organisateurs avaient rempli l'abreuvoir à bétail avec de l'eau minérale!

Même pas froid à la sortie du bateau qu'il faut dégonfler avant de partir sur un trek. Je devrais dire LE trek, mais je ne le sais pas encore... on commence par galérer en tentant une coupe qui nous éviterait 80m de D+. En vain, on rebrousse chemin en ayant lâché une paire de dizaines de minutes. Ensuite la route nationale semble bizarrement cartée, on galère pour trouver le départ du sentier... après quelques minutes de réflexion je découvre que la route cartée est censée être plus bas et que celle sur laquelle on se trouve n'est pas sur la carte. Je débusque tout de même le sentier et on entame la montée. Bientôt le sentier se perd et on grimpe en sous bois jusqu'à une ferme où le berger semble avoir des hallucinations en nous voyant là à 5h du mat. Il nous identique la direction à suivre et on retrouve un chemin alors que le jour pointe son nez. Le sommeil commence à me terrasser mais je ne veux pas qu'on s'arrête uniquement pour moi, je laisse la carte à Paulo afin de dormir en marchant. Finalement, tout le monde s'accorde pour dire que 15min de sommeil seraient bénéfiques à tous. On repart un peu mieux et nous réveillons complétement, lorsqu'un dindon ne semble pas apprécier qu'on traverse sa basse-cours. Il nous course alors que Nico lui assène des coups de bâtons qui ne lui font ni chaud, ni froid : hallucinant! Cependant la recherche du sentier carté droit dans la pente nous ramène dans nos baskets. Il a manifestement été rajouté par les orgas mais on ne trouve rien. Les Tchèques qui nous rattrapent se posent beaucoup moins de questions et s'élancent droit dans la pente sur les dalles rocheuses au milieu de la végétation dense. On suit leurs traces alors, qu'à à peine 8h du mat, il fait déjà une chaleur effrayante. Nico ne se remet pas de son combat de coq et vomit à plusieurs reprises. Paulo et moi tachons de trouver les passages les plus ouverts pendant qu'Audrey assiste Nico. La descente est plus aisée par un sentier bien marqué. Nous croisons plusieurs tortues de taille impressionnante. Arrivée au CP 29, la chaleur a déjà entamé mon mental et croiser les équipes qui ont fait le tour par la route, gagnant ainsi 2h30 sur notre iti finit de me scotcher au tarmac. Une longue montée sur la route nous attend, j'ai les pieds en compote, le dos qui tire et la tête bouillonnante. Paulo ne comprend pas, il trouve enfin la T° agréable. Il sort d'ailleurs l'élastique histoire de se réchauffer un peu. Le rythme est catastrophique, Nico a également pris un gros tir au moral. On s'arrête pour un petit somme à l'ombre et je crois rêver : alors que je suis torse nu pour profiter du moindre brin de fraicheur, je vois Paul sortir sa gore-tex... il voit mon regard halluciner et me dit : "quoi, à l'ombre le fond de l'air est frais". On ne doit pas être fait pareil. On repart à peine mieux, la pente s'adoucit pour devenir quasi nulle, mais je ne peux pas courir. Mes pieds sont douloureux. Audrey et Paulo sentent qu'il faut provoquer un électro-choc pour relancer le team et nous disent nos 4 vérités. On n'accélère alors à peine mais on repasse en mode compét. Un petit ravitaillement dans une épicerie, la route qui se transforme en sentier le tout surplombant la mer aux multiples couleurs et je retrouve le goût. Nico est également à nouveau en mode guerrier. On descend dans une crique superbe, puis longeons la mer entre les falaises. La remontée est sensationnelle. ça se termine dans un étroit goulet. Je souffre toujours mais positivement. Nico me tracte pour rejoindre la transition et prend des photos qui devraient rapidement prendre de la valeur...

On fait à nouveau une longue transition. On aurait du penser à manger sur la fin du trek et perdons du temps à se ravitailler à l'arrêt. Cependant on repart en VTT requinquer avec de l'envie. Rapidement, on se retrouve au pied de la longue montée de près de 1500m de D+. Rapidement, je souffre du dos et, rapidement, Nico me met la laisse. Toutefois, tout le monde semble déterminer à finir fort le raid. On avale la montée, certains voient un cimetière, perso je commence à ne plus avoir les idées trop claires : je galère un peu à la lecture de carte. Nous nous retrouvons sur un plateau où nous prenons un nouveau petit dodo de 15min surnaturel, avant de s'élancer dans une longue descente qui nous amène jusqu'à la mer.

Hamburgers, puis galettes au thon/mayo nous calent le ventre avant de monter dans les kayaks. La mise à l'eau est coton avec les vagues mais après quelques essais on est tous dans les creux de la houle. Compliqué de suivre le cap pour rejoindre la première balise qui se trouve de l'autre côté de la baie. Je commence par avoir des sensations bizarres qui deviennent rapidement désagréables voir intenables : le mal de mer en kayak... je ne me supporte plus dans ce kayak, Audrey avec qui je navigue doit pagayer seule. Je refile la carte à Paul car maintenant impossible d'y poser le nez dessus. Vite faut rejoindre le poste je n'en peux plus : envie de sauter à la mer. On échoue enfin sur la plage, je me laisse choir dans le sable et vomis dans un semi-coma. J'ouvre un oeil pour découvrir que les copains ont allumé un feu. On se blottit dans les couvertures de survie et trouvons rapidement le sommeil, il est 2h du mat. On va ainsi dormir 3h pour repartir au levé du jour. ça va beaucoup mieux d'autant que nous naviguons maintenant dans une baie à l'abri de la houle. On vole sur l'eau de balises en balises. Mais il faut, pour rallier le départ du dernier trek, rejoindre l'autre côté de la baie de misère traversée dans la nuit. Aussi de jour, je ne tarde pas à ressentir à nouveau les mêmes symptômes. Je me concentre mais n'arrive quasiment pas à pagayer et vomis à nouveau. Nico doit faire le job seul pour faire avancer le kayak face au courant, de surcroit. Il en bave mais rigole en me voyant dans cet état.

Lorsqu'on accoste enfin sur la plage, je reprends vite mes esprits pour calculer qu'il sera impossible de prendre tous les postes : le trek fait 16km et se termine par un canyon et l'atelier de corde dans lesquels nous risquons d'avoir des bouchons. On sort du cirque par un sentier vertigineux et nous élançons en courant à l'assaut du premier poste. Le sentier est sympa mais sinueux et nous mettons du temps à rejoindre la balise. Je suggère alors de laisser les 2 postes suivants pour se rendre au canyon et aux cordes afin de valider ces CP et garder un peu de marge sur la porte horaire finale en cas de bouchons. On remonte vers le canyon que nous atteignons rapidement avec un sourire béat, en effet nous venons de vivre un de ces grands moments de fin de raid : Paulo qui vole depuis le départ du raid voit Nico qui traine un peu, il l'attend gentiment, et lui glisse avec un sourire en coin :

"tu veux que je te tracte un peu ?"

et l'autre de lui répondre : "le jour où tu me mettras l'élastique n'est pas encore arrivé !"

On enfile les combi sur les conseils du gus à l'entrée du canyon qui nous dit qu'il y avait de l'eau la semaine passée. Merci mec, on a bien eu chaud et pas vu une goutte de flotte! on trotte toujours en combi jusqu'à l'entrée des cordes. Y a plusieurs équipes qui attendent et derrière les équipes arrivent régulièrement. ça n'avance pas vite et les secondes s'écoulent. On retrouve les copains de PACA ainsi que Fanny et Benoit qui manque de se faire emplâtrer par un russcof qui trouve qu'il parle trop fort... tout le monde commence à faire ses calculs : faut être rentré avant 17h et reste après les cordes 30min de kayak, une transition, 30min de natation. Reste plus qu'une équipe de Tchèques complétement azimutés avant nous alors que bon nombre d'équipes décident de laisser tomber les cordes. On peut enfin s'équiper mais ça bouchonne à nouveau après le premier rappel : un des tchèque dort littéralement pendu à la corde... Avec toute cette attente ça va être tendu pour rentrer dans les temps.  On en fini enfin et courrons comme des dératés rejoindre les kayaks. Les Tchèques se sont fait volés leurs bateaux! on rembarque, pointons une dernière balise sur des rochers au milieu des vagues et rejoignons la transition.

Nico démonte les vélos, Audrey range les sacs et Paul et moi gonflons les matelas. On traverse la plage avant que Paul me demande s'il fallait pointer à la transition : "ben oui!!" je prends le doigt et fais ma BA du raid en retournant valider le poste. Lorsque je reviens mes 3 compères ne semblent pas hyper à l'aise sur leur matelas. Je tente de m'allonger sur le mien mais peine à rester dessus. Je tente toute les positions sans réel succès. Je les vois qui rejoignent finalement une crique et en fais de même. On court alors sur les falaises longeons un bout de route pour rejoindre la plage puis l'arrivée à l'hôtel. Une arrivée à l'image du reste, foireuse entre les caisses vélos que les camions déchargent...

C'est ainsi avec un sentiment partagé qu'on termine cette aventure :

- partagés entre les superbes paysages traversés et les tracés parfois illogiques

- partagés entre les belles rencontres parfois surréalistes avec les populations et le manque de lien fort avec les organisateurs

- partagés entre l'impression d'avoir souffert et la sensation qu'il y avait moyen d'aller chercher plus loin au fond de chacun de nous

Une belle aventure tout de même, au sein d'une équipe sensationnelle où chacun avait sa place. Je reste, toutefois, déçu, à titre personnel, de ma mauvaise forme : j'ai souvent ralenti la progression. Mais aussi et surtout déçu de ma prestation en orientation, quand on sait combien ça permet de faire la différence et l'importance que ça peut avoir sur le mental de l'équipe, c'est un point clé de ces courses à côté duquel on ne peut se permettre de passer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

bonus :