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Recit ARWS Alpine Expedition Race Switzerland 2011

J-1 : Tout le monde est fin prêt et impatient d’en découdre. Sur place nous rencontrons Béa avec qui nous faisons connaissance ainsi que les autres équipes françaises que nous connaissons déjà. Les organisateurs sont vraiment super sympas et décontract. Les vérif matériels se passent sans encombres malgré que le stress commence à monter et que l’envie d’aller arpenter la montagne se fait de plus en plus présente. Pendant l’après-midi je donne un coup de main à Benjamin pour le traçage des cartes, cela annonce un sacré chantier ! Les sacs sont prêts, tout le monde est très motivé, il est maintenant temps d’aller passer une bonne dernière nuit avant quelques jours moins reposants...

J1 : Après un bon petit dej et la pesée des sacs d’assistance, tout le monde se dirige vers l’aérodrome d’où sera donné le départ du prologue à 10h, il fait déjà très chaud ! Le prologue consiste à l’enchaînement de 4 loops (mini section) avec un temps maxi d’1h30 pour chacune d’elle. Si nous arrivons avant les 1h30 nous pouvons nous reposer en attendant le départ de la boucle suivante. Nous commençons par un petit trail’O que nous bouclons en 55’, le rythme est assez rapide, nous sommes déjà avec les Suedois de SwecoAdventure. Seconde loop, et second trail’O bouclé en 1h05 et avec déjà de bons dénivelés. Toujours avec les Sweco, nous allons faire une bonne partie de ces 4 jours au coude à coude avec cette équipe mais nous ne le savons pas encore.

Nous avons très chaud sur le tarmac de cet aérodrome et la 3eme loop vient à temps pour nous rafraichir, le raft. Cela se passe sur une rivière glacière avec quelques remous au début, mais vient ensuite la partie chronométrée ou il faut ramer comme des brutes c’est un peu moins marrant, nous doublons sur cette partie les copains d’Issy aventure 1.Reste maintenant la dernière loop avec le troti-bike ! Sorte de trottinette à grosses roues, pas franchement le truc le plus facile, sous un soleil de plomb sur l’aérodrome, l’épreuve se déroule en relais deux par deux nous devons parcourir 4 tours de circuit. A ce jeu là, les Sweco sont plus forts que nous !

Le départ réel est donné à 17h pour les premiers, les autres suivent en chasse avec les écarts du prologue. Nous sommes 7eme, nous partirons à 17h17. J’ai déjà des courbatures pleins les jambes et le releveur de ma cheville gauche (tendinite depuis 15 jours) me fait déjà souffrir…aie aie aie, je décide de la strapper mais je n’en mène pas large vu le chantier qui nous attend. Benj est rouge comme un gratte cul, il a souffert de la forte chaleur et ne cesse de s’arroser... Sonia est en pleine bourre et Olivier à l’air lui aussi bien en forme. L’équipe Suisse Ready’s Black Diamond par en tête suivi de Silva Gerber les tout derniers médaillés de bronze à l’ARWC, les Quech sont 3.

Section 1 Run :
Bon aller, cette fois ci c’est parti pour 4 jours, nous rejoignons la première TA Kayak à travers la ville en courant, Benj n’est pas bien du tout Sonia doit lui mettre l’élastique pour ne pas marcher, cela lui fait comme à l’Aventure Aveyronnaise l’an dernier ou il avait pris un coup de chaud, ça commence mal, le début de course s’annonce difficile !

2eme Section kayak :
Nous embarquons à quelques minutes des Quech nous avons pris le temps de mettre à manger dans les gilets et le l’eau dans les bidons car il est 18h, il fait encore chaud et nous en avons pour 5 à 6h! Le kayak rafraîchit Benj, ça va un peu mieux. Il y a 2 balises à aller chercher dont une en aller/retour jusqu’au fond du lac. Nous croisons donc les équipes de tête, Silva est passé devant, ils sont impressionnants, suivent Ready’s et Quechua.

3eme Section Vtt+ petit trek :
Nous arrivons à la TA avec la nuit, nous posons les bateaux, nous nous changeons car nous sommes frigorifiés. Les Quech repartent tout juste alors qu’ils avaient une bonne avance, bizarre… on mange un bout et enfourchons les vélos.  Le départ se fait en côte, puis nous  traversons beaucoup de zone habitées et de petits villages sur la route. Benj est au plus mal on ne roule pas, il n’arrive pas à s’alimenter, Olivier le soulage en le tractant à la laisse, je le relaye un peu plus tard. On se fait déposer par pas mal d’équipes qui roulent à bloc sur la route, cette partie n’est vraiment pas marrante ! Nous arrivons au départ du petit trek il est environ minuit. 2 balises sont à aller chercher, il nous faut monter jusqu'à un petit lac et redescendre pour récupérer les vélos. En partant nous croisons les Silva qui redescendent déjà. 1h30 plus tard nous sommes de retour aux vélos nous avons rattrapé toutes les équipes qui nous avaient doublés en vélo, on se fait un petit lyophilisé froid et une paire de sandwich et nous repartons en descente plein gaz. Arrivé dans la vallée nous trouvons les Quech ils ne sont plus que 3, Sandrine a arrêté victime d’une grosse  déshydratation, ils ont l’air vraiment déçus eux qui visaient la gagne. A ce moment-là nous ne nous sommes rien dit mais je pense que tous les 3 nous devions penser à Benj, pourvu qu’il tienne le coup !
La suite du VTT alterne parties goudronnées et gros chemins. Malgré la lassitude nous tachons de garder une vitesse de progression constante. Le jour se lève et nous décidons de nous accorder 15’ pour de sommeil dans un abri de bus. Après cette courte sieste nous redescendons dans la vallée, nous nous arrêtons à la boulangerie pour le petit dej, et repartons toujours par la route, « que j’en ai marre de cette route », ça n’en finit pas, j’ai le moral dans les chaussettes, cette section est vraiment inintéressante. Le CP 22 est annulé nous devons donc nous rendre directement au 23 puis à la TA Trek. Nous arrivons à 10h après 12h de selle 110km et déjà + de 5800m+ de déniv à l’alti !

Section 4 Trek montagne :
Personnellement j’arrive à cette TA vraiment lassé du VTT je sens une grosse baisse de motivation, Benjamin est toujours aussi mal. Heureusement il y a Béa pour nous remonter le moral, et quand elle nous dit que nous sommes 4eme cela me fait comme un coup de fouet et je suis à nouveau plein d’énergie, nous qui pensions nous être fait déposer en vélo nous voilà 4eme juste derrière les Swecoadventure ! Nous nous ravitaillons bien et emportons pas mal de nourriture car nous partons pour 13 à 15h de trek !

La montée se passe sans trop de problème malgré la chaleur, Benj à l’air d’aller un peu mieux. 2100m plus haut nous sommes dans la neige au sommet du Schilthorn à 2971m. Béa elle aussi est montée par le téléphérique : ça fait plaisir de la voir là-haut ! Les paysages sont magnifiques, la vue sur l’Eiger et la Jungfrau est à couper le souffle, Olivier est aux anges dans ces montagnes, lui qui attendait tant de voir ce sommet mythique qu’est l’Eiger. Béa nous dit alors que les Suédois sont sur la terrasse en train de dormir nous repartons alors 3eme ! On est gonflés à bloc, ma tendinite du releveur s’est envolée comme par magie par contre une contracture du quadri me fait bien souffrir sur certains appuis et les pieds commencent à chauffer… ce n’est que le début !

On redescend à 1300m pour changer de versant et aller chercher 2 autres balises vers 1900 et 2300m, le tonnerre commence à gronder et le ciel se noircit sérieusement, le sommet du Schilthorn où nous étions quelques heures auparavant est dans les nuages noirs et la pluie. On pense aux équipes qui sont certainement là-haut, la pluie commence à tomber, nous nous abritons le temps d’enfiler la gore-tex et de manger un sandwich. Quand nous sortons de notre cabane un magnifique arc en ciel nous surplombe et nous voyons alors nous « amis » Suédois devant, ils nous ont certainement rattrapés pendant que nous nous abritions. Un peu plus loin ils s’arrêtent également pour manger, leur féminine nous interroge « Hi, how are you ? » Benj et moi répondons « Fine, thanks » alors que nous sommes carbo, j’ai les pieds en feu, et Benj est toujours autant collé par son coup de chaud et son impossibilité à s’alimenter : un peu d’intox fait partie du jeu…

Nous arrivons dans une sorte de cirque, il y a des bouquetins partout c’est superbe, il est environ 19h la luminosité commence à baisser. Arrivé au refuge où se trouve la balise, je me crève une ampoule car elle me fait trop souffrir et Sonia me fait une poupée, les Suédois nous rejoignent. Nous devons redescendre maintenant prés de 1500m par une moraine glacière pour atteindre la vallée, il fait maintenant nuit noire et il se met à pleuvoir à seau, l’orientation n’est pas facile mais Benj assure super bien et nous trouvons la trace, les Suédois eux, ont choisi l’autre versant de la vallée, nous voyons leurs frontales de l’autre coté, c’est chouette ! Les 6 derniers kilos pour rejoindre la TA se font sur la route, no coment… Nous arrivons à minuit soit 14h après être partis.

Nous choisissons alors de prendre 45’ de repos, les Suédois arrivent après nous et s’arrêteront plus longtemps. Lors de la sieste seule Sonia arrive à fermer l’œil. Cela fait plus de 48h que nous sommes partis, et nous n’avons pris qu’1h de repos en tout...

Section 5 VTT « the Eiger traverse »:
Nous sommes dans la vallée il nous faut monter à plus de 2000m en passant par le village de Wengen bien connu des skieurs car la station accueille les manches de coupe du monde ski alpin. Le seul accès au village se fait par un petit train à crémaillère ! Nous montons par une piste, la pente est telle que nous devons pousser tout du long je ne suis vraiment pas bien sur cette partie je n’avance pas et j’ai mal partout ! Olivier pousse par moment le vélo de Benj, tandis que Sonia est impressionnante de facilité depuis le début ! Nous pointons la balise dans le village puis partons à l’assaut du col, on pousse toujours le vélo le long de la voie ferrée, on se demande bien comment un train fait pour monter là haut ! Le brouillard est à couper au couteau, je suis exténué de pousser le vélo mais c’est pareil pour tout le monde donc on avance ! Sur le haut, la lueur du jour nous fait apercevoir la face nord de l’Eiger tant redouté par les alpinistes, sur la paroi nous apercevons justement une lumière... probablement une cordée en pleine ascension. Olivier entend des chutes de séracs ou peut-être est-ce les hallucinations qui commencent... A la gare du col, 5h du matin, à 2061m dans le brouillard, l’ambiance est mystique, Benj s’endort.

Nous repartons 3’ plus tard direction le fond de la vallée par une descente très rapide nous nous habillons car le froid et l’humidité nous transpercent. En bas à Grindelwald Benjamin et Sonia demandent à s’arrêter à un arrêt de bus pour se reposer à nouveau, ils dorment 15’. Benjamin est vraiment à plat à ce moment-là, normal il ne mange quasiment pas... En repartant on s’arrête à nouveau à une boulangerie pour boire un café et manger un croissant car il a besoin de se poser un peu plus en espérant que cela lui fasse du bien ! Sa mine nous inquiète un peu à vrai dire... Nous voyons alors les Suédois nous rejoindre et prendre à leur tour un café. Viens maintenant une nouvelle ascension, car en Suisse quand tu es dans une vallée tu ne tardes pas à remonter ! Nous nous faisons lâcher par les Suédois, je mets la laisse à Benj, nous devons marcher tant la pente est raide. En haut nous sommes accueillis par la pluie et le brouillard, il fait froid et nous attaquons la descente transie après avoir pointé le CP. Dans la descente sur route (encore et toujours…) Olivier chute en perdant l’adhérence, heureusement sans gravité ! Nous arrivons à la TA quelques minutes après Sweco.

Section 6, Trek – Canyon – Trek :
Il pleut toujours, nous sommes trempés mais nous n’avons pas trop froid, cette section est un aller/retour en trek avec un canyon au milieu, la partie à pied ne s’annonce pas très intéressante car pas mal de route ou de grandes pistes en fond de vallée, environ 3h pour rejoindre le départ canyon. Nous sommes 15’ derrière les Suédois, nos pieds commencent à bien nous faire souffrir par moment. Il faut dire qu’il pleut depuis la veille dans l’après-midi !! A la fin de la première partie trek il y a un petit transfert en fourgon pour aller au départ du Canyon, Béa est à nouveau là ! Chapeau. elle est partout qu’il fasse beau qu’il pleuve ou qu’il vente. Elle nous dit que l’on fait exploser le  forum d’Endorphinmag, ça nous fait chaud au coeur !

On se change dans le froid et GO dans le canyon avec le guide 100000Volts qui nous accompagne, il a une énergie d’enfer ! Il faut dire qu’avec la température de l’eau qui doit approcher les 5 ou 6° et l’orage qui gronde au-dessus de nos têtes on en a bien besoin : on est littéralement congelés et chaque plongée dans l’eau nous coupe la respiration. Ce canyon est sympa avec 2-3 toboggans une tyrolienne et quelques jolis sauts. A la sortie nous courons vite nous changer pendant que Béa nous mitraille, les 2h imparties pour effectuer le canyon sont passées il nous faut maintenant redescendre. Les Suédois sont partis 15’ avant nous. Nous descendons en courant pour nous réchauffer. A la TA on recharge les sacs en nourriture et je soigne mes pieds qui sont en piteux état ! Il faudra faire avec jusqu'à la fin. On croise Issy 2 qui hésite à monter au canyon car ils ne passeront pas la porte horaire (le canyon ferme à 17h…) Nous, nous partons sur l’avant dernier trek on doit monter jusqu'à 2300m et la neige est annoncée...

Section 7 Trek :
Nous sommes toujours à la poursuite des Sweco 15’ devant mais ce début de trek est très dur pour Benjamin qui ne se remet toujours pas ! Il s’accroche mais est bien en dessous de son état de  forme habituel, heureusement il oriente comme un chef ! Sonia le tracte mais on dirait un zombie par moment, il parle mais n’articule pas, on le comprend à peine et on commence à se faire pas mal de soucis, nous sommes obligés de nous arrêter plusieurs fois, il mange un peu mais ça ne passe pas. Nous continuons doucement jusqu’au col, nous croisons les Suédois qui ont fait l’option d’aller chercher la balise en aller/retour pour éviter la neige plus en altitude, nous, nous décidons de continuer et de basculer. Arrivés dans la vallée la nuit est tombée : déjà une autre journée d’écoulée, c’est fou comme on ne voit pas le temps passer ! S’en suit une longue partie le long de la route sous la pluie avec les voitures qui nous éblouissent se n’est pas des plus sécurisant!

On arrive au CP, Olivier est agacé par cette route, j’en profite pour soigner à nouveau mes pieds, j’ai l’impression d’avoir du papier de verre dans les chaussures ! Arrive Steffan l’organisateur qui nous annonce que les conditions météo ne permettent pas d’aller aux CPs 45 et 46, trop dangereux, nous devons donc nous rendre directement au 47... les Suédois rebroussent chemin juste à cet instant devant nous... C’est reparti pour 8km de route, ça commence à être très long cette progression sur la route !

Nous nous arrêtons faire un som de 30’ dans une étable, il est minuit. En repartant je suis plus fatigué qu’avant de s’arrêter j’ai envie de dormir et vraiment très mal aux pieds. Je commence à bien serrer les dents. Le CP 47 et à 1800m nous sommes à 900 c’est partie pour un beau talus ! La montée est très monotone nous dormons presque en marchant. Conséquence des 2 CP précédents annulés, il nous faut aller chercher celui-ci en aller/retour, nous croisons donc à nouveau les Sweco qui descendent on estime notre retard à 45’. Ils prennent le large. La descente fait très mal, nous souffrons tous les quatre en silence, tout le monde commence à vraiment avoir très mal aux pieds.

En bas, la TA Kayak est dans un camping, nous nous installons dans les sanitaires pour se changer, manger et dormir 30’ car nous sommes bien entamés. Les Suédois quant à eux se sont directement élancés dans le kayak sans prendre de repos. Je décide de refaire à nouveau mes pansements mais lorsque j’enlève les vieux j’ai la peau qui vient en même temps tellement elle est flétrie par l’humidité... Ça va être coton le dernier gros trek avec les orteils scalpés. On sort les matelas, nous nous couchons pour 30’ de repos, après un petit ¼ d’heure une équipe arrive bruyamment on décide d’écourter la sieste et repartons en bateau à 5h38 du matin. Ça ne me gêne pas de toute façon je n’ai pas vraiment sommeil, mon envie de dormir de la nuit est passée.

Section 8 Kayak :
Section assez courte, 2 balises à prendre, annoncée pour 4h, nous mettrons 2h30. Nous arrivons de l’autre côté du lac, les Suédois sont passés il y a 1h30, ça sent le roussi pour le podium ! De plus, 10’ après nous arrivent les Tchèques. 5eme ! Cela nous met un coup de boost, il ne reste que ce gros trek puis c’est l’arrivée, on ne peut pas se faire passer par une équipe maintenant.

Section 9 Trek :
On part sur le trek avec pour objectif de conserver notre 4eme place, on trottine sur le plat du début j’ai d’horribles douleurs aux pieds, nous devons monter la crête jusqu’au sommet de l’Augusthorn à plus de 2200m avec une superbe vue sur le lac sur lequel nous venons de naviguer, Sonia est obligée de me tracter car je me traîne, j’ai du mal à marcher vite avec mes pieds douloureux, Olivier lui, tracte Benj malgré cela nous montons assez rapidement. On passe au sommet après quelques heures d’ascension et descendons tout de suite de l’autre côté alors que l’on aperçoit une équipe sur la crête : les Tchèques sont en chasse... Sonia maintient la pression pour ne pas que l’on s’arrête trop, elle est vraiment impressionnante! Dans la descente on trottine presque tout le temps, petit à petit « j’apprivoise » la douleur aux pieds et arrive à faire un peu abstraction. Je pense que l’on a tous mal partout mais personne ne dit rien.

Au fond de la vallée nous rejoignons le village et profitons d’une fontaine pour faire le plein d’eau. Une équipe arrive alors... ils ne sont que 3 et nous reconnaissons l’équipe Polar avec qui nous avons effectués un bout de course en début de raid. Ils sont hors course et ne font que certaines sections. Ils nous annoncent que les Tchèques sont au plus mal et estiment notre avance à 45minutes. Nous traversons le village et entamons la remontée de l’autre côté. Je suis en pleine hallucination j’ai l’impression d’être dans un rêve, entre sommeil et conscience je ne sais plus trop où est la réalité, Olivier me dit qu’il a les mêmes sensations. C’est sûrement normal après 4 jours de course. Benjamin se refait une petite santé il arrive à manger un peu. Nous ne nous arrêtons pas et trottinons dans toutes les descentes, une petite erreur d’orientation nous coûte quelques minutes mais tout rentre vite dans l’ordre et nous continuons notre progression par une belle crête vallonnée et sinueuse, nous apercevons beaucoup de bouquetins ici aussi, le coin est magnifique ! Mais pas le temps de s’attendrir on a des Tchèques aux fesses.

Au bout de la crête nous trouvons Andréas le photographe de la course, il court partout et nous mitraille dans tous les sens, un gars super cool !!!  Ses photos sont superbes. Un peu plus tard juste avant de descendre une surprise attends Sonia, Pierre-Yves son copain est venu pour la fin de la course et est monté à notre rencontre. Elle semble très émue, on échange quelques mots avant de s’élancer pour l’ultime descente vers le village 1000m plus bas où est donné le départ du parapente, mais nous n’aurons pas le temps d’arriver avant la fermeture à 18h. La descente est très difficile pour moi je souffre énormément des pieds et serre les dents à chaque foulée, j’ai mal aux genoux et aux chevilles à force d’essayer de soulager mes pieds. A 20h nous sommes au village personne au CP nous continuons donc la descente sur Interlaken en trottinant, encore 600m de négatif, on est cuit, la descente est interminable jusqu’au dernier CP.

Arrivée à celui-ci, on nous dit qu’il nous faut rentrer au Head-Quarter à pieds alors que l’on rêvait d’une petite épreuve surprise plus ludique... on est déçu et finir par 4 ou 5km en traversant la ville ne nous enchante pas, cela fait 12h que nous sommes sur ce Trek, il est 21h la nuit tombe. Ne sachant toujours pas l’écart qui nous sépare des Tchèques nous ne nous attardons pas trop et repartons un peu agacés en trottinant à travers la ville, comme des zombies, nous savourons quand même intérieurement ces derniers moments de course malgré les pieds en compote et les genoux en coton.

Au détour d’une rue Béa est venu à notre rencontre ! On est très content de la voir, elle nous demande nos impressions nous dit que les Tchèques ne sont pas annoncés cela nous soulage ! Elle nous renseigne aussi sur la progression des autres équipes françaises, et sur tous les messages de soutient que l’on a eu, ça sent la fin... nous n’avons plus mal nulle part, on savoure, on marche tranquillement jusqu'à la ligne. Béa fait une dernière interview « in live » de Sonia et nous laisse tous les 4 faire les 300 derniers mètres qui nous séparent de l’arrivée en trottinant, ça y est on l’a fait ! 4eme d’une course aussi relevée, au milieu d’équipes habituées au top 10 mondial !! 1ere équipe française. Le podium nous échappe de peu mais c’est quand même beau !

A l’arrivée les cloches Suisses et la bière nous attendent, Stefan et son équipe nous félicitent pour notre belle course et notre coude à coude permanent avec les Suédois de Sweco.

Voilà ça c’est fait !
Nous terminons donc 7h après les vainqueurs Silva Gerber 3eme des derniers championnats du monde, moins de 4h derrière Ready’s Black Diamond et 1h45 après SwecoAdventure. Derrière nous les Tchèques sont à 3h, comme quoi, on n’a pas traîné sur le Trek !

Nous passerons la fin de soirée dans la chambre de l’auberge tous les 4 avec Pierre Yves autour d’une bonne grosse pizza après une bonne douche ! J’arrive difficilement à enfiler une paire de chaussette de recup, j’ai les pieds qui bouillonnent et les genoux soudés, Olivier lui aussi à une belle crevasse sur la plante des pieds, Benjamin arrive enfin à manger et fini même la pizza des autres avant de s’endormir tout habillé...

Je ne dors presque pas de la nuit et me réveille au moindre mouvement tellement j’ai mal aux genoux, le matin il me faut quelques minutes avant de pouvoir les bouger. Au petit dej nous retrouvons les copains de XTTR qui ont terminé dans la nuit, Gilles, lui aussi, à les pieds en mauvais état ! Benj à retrouver un appétit d’ogre...  On trouve les Tchèques qui nous félicitent et aussi Silva Gerber que nous félicitons à notre tour, l’ambiance est sympa tout le monde a les yeux éclatés et marche bizarrement. A cause de mes pieds je ne peux plus enfiler de chaussures et ce pendant 4 jours, au retour mon docteur me prescrit des antibio, il voulait même me mettre en maladie !

Un énorme merci aux potes de l’asso « Lozère Sport Nature » sans qui nous n’aurions jamais pu participer à une telle aventure, merci à notre Partenaire matériel Powerbar, merci à Endorphin’mag et plus particulièrement à Béa, merci à tous ceux qui nous ont suivis et encouragés et évidement merci à mes 3 coéquipier(e)s avec qui ce fut un plaisir de courir.